lundi 24 août 2009

Et maintenant, tous à la Rochelle !

Aucun doute possible, c'est déjà la rentrée. Si les ministres se retrouvent dès demain, cet avant-dernier week-end d'août aura été marqué par la rentrée politique des verts et surtout par les ateliers du courant "l'espoir à gauche", lesquels se tenaient à Marseille sous l'impulsion du médiatique Vincent Peillon. Que retiendra t'on de ce dernier rendez-vous ?

Moins d'un an après la fin du congrès de Reims, la direction baroque construite autour de la ligne "tout sauf Ségolène" a fait long feu. Le peu d'autorité qui restait à Martine Aubry a sombré avec l'humiliante soirée européenne du 7 juin dernier. Depuis, les jeunes loups socialistes ont assuré le spectacle estival, à coup de petites phrases et de lettres ouvertes. Acte ultime de la désobéissance civile, la rentrée de la Rochelle n’en est plus une, puisque tous les responsables socialistes ont déjà refait apparition médiatique sauf… Martine Aubry et Ségolène Royal.

Il y a quelques semaines encore, Vincent Peillon reprochait au chef de l'Etat sa politique d'ouverture, qu’il qualifiait d’« essentiellement politicienne ». Dans ces conditions, on aimerait l’entendre sur la signification de la touchante « photo de famille » avec Robert Hue, dont on avait cru comprendre qu’il avait quitté la direction du PC en 2002, et avec Christiane Taubira, dont on aimerait confirmer qu’elle représente plus qu’elle-même. Dans un autre registre, les interventions de Daniel Cohn-Bendit et de Marielle de Sarnez, symboles autoproclamés de la transcendance des clivages de la politique, laissent songeurs.

Modem or not modem ? A l'évidence, Martine Aubry devra s’exprimer le week-end prochain sur ce sujet et sa position devra tenir compte du principe de réalité : sur les vingt régions sortantes, il s’en trouvera au moins une, sinon beaucoup plus, où l’alliance au second tour avec les partisans de François Bayrou sera incontournable. Et quelle autorité aura la première secrétaire pour refuser un attelage qui lui a permis de conserver la mairie de Lille ?

Primaires or not primaires ? Là encore, dès ce week-end, Martine Aubry sera attendue au coin du bois. Si les précédents de 1995 et 2007 rendent incontournables l’organisation d’une primaire au sein du parti socialiste, la question qui reste à trancher est celle de son élargissement au « peuple de gauche ». Le débat ne sera probablement pas clos avant les élections régionales, qui décideront des rapports de force entre les différents partis en présence. Il reprendra donc après, avec une seule certitude : investie par le peuple de gauche, par le parti socialiste ou par elle-même, Ségolène sera candidate quoiqu’il arrive.